Réquisitoire contre Elle

Mamidan
13 mai 2020
2 min de lecture

Elle m’habite.

Elle grandit avec le temps et se propage dans toutes les ramifications de mon corps.

Je prie pour qu’elle me quitte.

Car mon corps est un trésor.

Mon corps est un temple, mais en lui, elle rampe.

Elle mange, vit, et dort avec moi.

Elle me ronge, elle me démange et me fait douter de moi.

Parfois, elle demande à sortir, voulant nuire à mon avenir.

Moi, son hôte, je lutte indéfiniment et permanent, de toute mes forces, de tout mon être, de toute mon âme pour la garder à l’intérieur de moi.

Mais parfois, elle triomphe et envoie des mauvaises ondes.

Elle s’élance, et comme elle a horreur du vide, elle cherche à occuper l’espace, créant un rempart entre mes proches et moi. Elle se projette, se déverse sur eux.

Elle est fourbe, elle a atteint son but. Celui de l’isolement.

Et elle est aussi nostalgique, s’attelant à rappeler tous les mauvais moments, tous les souvenirs qui devraient rester enfouis et qui empêchent d’aller de l’avant.

Et puis un jour, elle commence à s'amenuiser.

Je lui crie : “Aujourd’hui, c’est moi qui vaincrai” !

Mais je ne suis pas seule, je suis aidée par Lui.

Lui, c’est le Pardon, Elle c’est la Colère.

Grâce à lui, je me libère, car le Pardon n’existe pas pour les autres, qui sont libres de l’accepter ou non.

Le Pardon est là pour te permettre d’avancer toi, petit être de poussière.

Le Pardon est là pour te rendre humble.

Alors j’exulte, je crie, je le laisse habiter en moi. Il chasse petit à petit la Colère.

Un jour le Le Pardon accueille en mon sein un nouveau colocataire. C’est l’Espoir. Et petit à petit, la colonie s'agrandit.

L’Espoir présente la Joie au Pardon. Et tous trois contribuent à l’épanouissement de mon petit coeur.

Lorsque les trois compères traversent des périodes de doute, ils s’adressent à leur Père Spirituel, le Temps. Il recharge leur jauge de vie, il leur redonne le souffle nécessaire pour continuer d’avancer.

Ainsi va la Vie.